domingo, junho 22, 2008

primeiro verão




Femme qui vous accordez avec la bouche du poète, ce torrent au limon serein, qui lui avez appris, alors qu'il n'était encore qu'une graine captive de loup anxieux, la tendresse des hauts murs polis par votre nom (...), Femme qui dormez dans le pollen des fleurs, déposez sur son orgueil votre givre de médium illimité, afin qu'il démeure jusqu'à l'heure de la bruyère d'ossements l'homme qui pour mieux vous adorer reculait idéfiniment en vous la diane de sa naissance, le poing de sa douleur, l'horizon de sa victoire.
(Il faisait nuit. Nous nous étions serrés sous le grand chêne de larmes. Le grillon chanta. Comment savait-il, solitaire, que la terre n'allait pas mourir, que nous, les enfants sans clarté, allions bientôt parler?)


René Char, "Seuls Demeurent", in Fureur et Mystère



Castelo, Junho de 2008

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